Angélique, un nouveau départ

Le scooter vintage rouge et rutilant est garé dans la cour, prêt au démarrage d’Angélique Derouet, sa nouvelle propriétaire ! Il faut dire que dans les espaces périurbains, les déplacements sont un tracas quotidien pour les habitants non véhiculés, surtout quand ils cherchent du travail ou quand leurs horaires de travail sont décalés.

Angélique ne se fait pas prier pour témoigner de son expérience et remercier les personnes et les institutions qui l’ont aidée.

« Je suis extrêmement contente d’avoir pu bénéficier de l’aide du Département pour acheter ce scooter que j’ai choisi, et qui m’a changé la vie ! Parler de mon parcours peut être utile à celles et ceux qui ont honte de demander de l’aide, qui n’osent pas faire la démarche. Ça peut arriver à tout le monde d’être dans la galère ! », s’exclame-t-elle.

La presque cinquantenaire qui s’exprime est enthousiaste et positive. D’ailleurs ses collègues disent d’elle qu’elle est un vrai rayon de soleil et qu’elle égaye la cuisine où elle travaille aujourd’hui !

Rebondir

Cette femme enjouée a eu plusieurs vies, et malgré les embûches, elle retombe sur ses pieds et dans la vie. De nounou à secrétaire de direction à Paris, elle atterrit sur le Bassin en 2013 : le travail et l’amour lui ouvrent les bras. Elle explique :

« J’ai assuré ensuite un intérim au self communal comme cantinière, un préalable à ma reconversion professionnelle dans la restauration, et obtenu mon CAP Cuisine au CFA de La Teste en 2021, 8 mois de théorie et de pratique. »

Mais fin 2021, à la suite de difficultés humaines, elle démissionne du restaurant où elle était apprentie. N’ayant pas ouvert de droits au chômage, elle s’inscrit à Pôle emploi et perçoit le RSA. Un accident de vélo plus tard – son seul moyen de transport – qui la laisse immobilisée durant 6 mois, Angélique participe à une réunion organisée par le Pôle territorial des solidarités du Bassin, dans le cadre de son accompagnement au RSA. C’est là qu’elle rencontre Anaïs, conseillère de la plateforme de mobilité située à Biganos, gérée par Alter & Go. Mandaté par le Département de la Gironde au travers d’un appel à projet, Alter & Go accompagne les personnes en difficultés ou précaires à la mise en œuvre de leur projet de mobilités et au‑delà, avec un réseau d’acteurs sociaux, à la construction de leur parcours vers l’autonomie.

« Aujourd’hui, je suis autonome »

Se conduire

Cet accompagnement global à la mobilité ouvre des horizons professionnels mais renforce aussi le lien social. Comme 116 personnes depuis le début de l’année, dont 92 au RSA, Angélique a été orientée vers une des six plateformes de mobilité girondines, celle du Bassin–Val de l’Eyre. Celles-ci sont co-financées par le Département pour près de 400 000 euros, ainsi que par le Fonds social européen (FSE+). La mobilité est un frein matériel mais aussi psychologique. Pour Angélique qui n’a pas son sésame rose, comme elle le nomme, par peur de la conduite et à cause de son coût élevé, la plateforme lui a permis de disposer d’un moyen de transport adapté à ses besoins, et le Département a versé une aide de 850 euros pour l’achat du scooter qui a favorisé sa remise dans l’emploi.

Elle parcourt ainsi plusieurs fois par semaine plus de 30 km entre son domicile et le restaurant qui l’a recrutée.

« Je suis plongeuse pour le moment, mais je souhaiterais me consacrer à la cuisine. Cependant, j’ai auparavant besoin de reprendre confiance en moi… »

Investie, elle met quand même la main à la pâte des desserts et des entrées. Et pendant ce temps, devenue autonome, Angélique rêve à l’ouverture de son propre food-truck pour cuisiner des burgers maison lors des rassemblements locaux de motos...

Description de l'expérimentation
Alter & Go

115 avenue de la Libération, 33380 Biganos

plateformemobilite.bve@alterego33.fr

Tél. 06 17 94 79 44

alterego33.fr

Statut :
Statut Expérience
en cours