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Les agriculteurs créent des supermarchés collaboratifs

Alimentation

Unir leurs forces pour valoriser leurs produits, c’est l’objectif des agriculteurs engagés dans des démarches collectives de vente directe. En parallèle des supermarchés coopératifs de consommateurs, se développent en France des magasins de producteurs, gérés par des agriculteurs. À Colmar, une trentaine d’entre eux a ainsi réuni 1,5 million d’euros pour acheter les anciens locaux d’une enseigne discount. Cœur paysan a ouvert fin 2016. Parking, chariots et caisses enregistreuses, il a tout du supermarché classique. Sauf que ce sont les producteurs associés, épaulés par neuf salariés, qui assurent l’approvisionnement et la tenue du magasin.

L’initiative n’est pas nouvelle. Le premier magasin de producteurs a ouvert en 1978. Mais le développement de ces structures s’est accéléré. Elles sont 350 à 400 aujourd’hui, selon les données du projet de recherche Magpro, mené entre 2014 et 2017 à l’initiative de l’Association de formation et d’information des paysans et des ruraux (Afipar).

En 2010, une note de service du ministère de l’Agriculture fixe les conditions dans lesquelles les producteurs des points de vente collectifs bénéficient du cadre réglementaire sanitaire et fiscal de la remise directe, identique à celui de la vente à la ferme (être présents à la vente, demeurer propriétaires et responsables de leurs produits, jusqu’au passage en caisse). Depuis 2014, la loi précise que les produits des agriculteurs doivent représenter au moins 70 % du chiffre d’affaires.

Association, société, groupement d’intérêt économique ou coopérative, les statuts de ces magasins varient. Ils réunissent treize agriculteurs en moyenne pour un volume de vente moyen de 360 000 euros par an, selon le projet Magpro. L’origine géographique des produits dépend des règles fixées par les agriculteurs. En Auvergne-Rhône-Alpes, le réseau Terre d’envies (34 magasins) préconise une distance maximale de 80 km entre les fermes et le point de vente. Beaucoup intègrent des produits bio et 12 % ont une gamme exclusivement biologique.

Les associés des magasins fixent le prix de leurs produits. Le fonctionnement de la structure est financé par une commission sur les ventes. « Le taux varie de 8 % à 25 % selon l’âge du magasin, l’emploi de salariés et les investissements réalisés », constate Laurence Rouher, de l’Afipar. « Le magasin n’a pas vocation à faire du bénéfice », explique Denis Digel, le maraîcher cofondateur de Cœur paysan, à Colmar.

Des « drives » fermiers

À côté de ces boutiques physiques, émergent des drives fermiers : les produits des agriculteurs sont proposés sur un site Internet commun où s’effectuent les commandes, puis sont distribués par leurs soins en un point donné et sur un créneau fixe. Le premier a ouvert en 2012 près de Bordeaux, sous l’impulsion de la chambre d’agriculture de Gironde. Une quarantaine de paysans y participent et assurent à tour de rôle la distribution des 200 à 250 commandes hebdomadaires sur cinq points de retrait. Une commission de 20 % sur les ventes finance le fonctionnement du drive.

Aujourd’hui 118 services de ce type sont recensés par le réseau Bienvenue à la ferme, une marque des chambres d’agriculture. D’autres drives de produits fermiers sont gérés par des entrepreneurs. Ils seraient en tout 300 en France.

Aller plus loin

Media

Cœur paysan : L'ancien Lidl racheté par des agriculteurs | La vidéo des solutions

Description

Depuis un an, le magasin a réussi à s'implanter dans la zone industrielle de Colmar, en Alsace, et à fidéliser sa clientèle. "On a répondu à une attente des consommateurs. La plupart veulent savoir qui cultive et quelle est l'origine du produit".

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Description de l'expérimentation

Cœur paysan

Le magasin Cœur paysan de Colmar propose à la vente les produits de 35 producteurs associés.

www.coeur-paysan.com

Statut :
Statut Expérience
en cours

Localisation :
Lieu
Colmar