La résilience une priorité urgente

Solidarité

Lors de la première journée de Solutions Solidaires, différents acteurs locaux, élus et chercheurs se sont réunis pour s’interroger sur la notion de résilience comme nouvelle priorité humaine et territoriale. Les événements de cet été l’ont démontré, il est nécessaire de construire une société résiliente pour faire face au dérèglement global et aux innombrables chocs à venir. Résilience. Ce terme est on ne plus d’actualité, mais que signifie-t-il vraiment ? Et qu’implique-t-il ?

La résilience, un changement de système collectif et inclusif

Arthur Keller, ingénieur et spécialiste de la résilience et de la dynamique des systèmes, dresse un constat simple : nous avons dépassé les limites de la planète. Il n’y aura plus jamais de retour à la normale, nous sommes désormais dans une zone de rupture de continuité.

Pour lui ,

« La résilience ne signifie plus la somme des résiliences à des risques donnés mais la capacité à se réorganiser face à des ruptures de continuités majeures, sans que cela soit le chaos total ».

Pour cela, résilience est synonyme d’un changement de système collectif et inclusif.

David Glory, lui, est chargé de recherche au collectif Acclimat’Action. Ce collectif, conscient qu’il est urgent d’accélérer la lutte contre le changement climatique et d’opérer une transition des modèles alimentaires vers plus de justice sociale, agit dans les quartiers populaires pour faciliter l’accès de tous et toutes à une alimentation durable. Pour lui, la résilience est :

« La capacité d’un système social à retrouver sa capacité initiale à la suite de l’absorption d’un choc ».

Mais il s’interroge :

« Qui détermine les modes de résilience qui doivent être adoptés ? Est-ce que se sont ceux qui dominent l’échiquier social ? Ce qui est certain c’est que l’enjeu démocratique est le seul garant de l’intérêt général sur les intérêts catégoriels ».

Comment rendre le futur plus désirable ?

La résilience doit être nécessairement humaine et territoriale, pour cela il faut s’inspirer des expériences passées. Pour être un acteur concret et constructif sur les territoires cela passe par le partage de connaissances. Virginie Jouve, membre des pompiers solidaires, le sait bien : il faut s’inspirer des erreurs des drames de cet été pour tendre vers une société résiliente. Afin de gérer au mieux les risques auxquels nous serons confrontés, elle suggère :

«Nous devons nous améliorer sur les retours d’expériences (…) les collectivités doivent être en capacité de constituer des réserves afin de les communiquer aux bénévoles qui sont sur le terrain ».

Depuis 2019, le Département de la Gironde est engagé dans une stratégie territoriale de résilience, d’anticipation et d’adaptation urgente aux changements environnementaux et sociétaux. Pour la Gironde cette résilience est obligatoirement commune et passe par les territoires. La conseillère départementale déléguée à la résilience et l’innovation territoriale, Corinne Martinez l’assure

« Il nous faut être humble dans la démarche, ambitieux dans les objectifs ».

Il est urgent de redoubler d’effort pour construire une société résiliente. Le directeur délégué de la fondation Cognacq-Jay, Ariel Kyrou, l’affirme :

« Le jour où on croit être arrivé à un système résilient et démocratique c’est que nous n’y sommes pas encore ».

Media

Table ronde autour de la résilience

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