La crise sanitaire induite par le COVID-19, plus les mesures du confinement sont venues nous rappeler la fragilité de la société artificialisée (qui détruit les milieux naturels) et de notre consommation à outrance.

En 1990 Michel Serres appelait à renouveler Le Contrat Naturel. Dans sa réflexion l’auteur s’attarde sur le dévouement de nos sociétés à l’idéologie du progrès et du choix rationnel de l’homo economicus ainsi que cette soif de conquête qui amène l’homme à mettre en péril son propre environnement de vie.   

À force de la maîtriser, nous sommes devenus tant et si peu maîtres de la Terre, qu’elle menace de nous maîtriser de nouveau à son tour - Michel Serres

La crise sanitaire induite liée au COVID-19 n’est pas sans lien avec les effets produits par l’homme sur la nature. Bien que l’origine de ce virus reste à élucider, il existe une corrélation entre l’avancé de l’activité humaine dans des milieux reculés (forêts, eaux profondes etc) et l’apparition des nouvelles maladies.

Mais quel serait le lien entre la crise du COVID-19 et la nature, plus particulièrement la forêt ?

Zoonose (maladie de la faune sauvage transmissible à l’homme – 75% des agents pathogènes des maladies infectieuses humaines (Ebola-VIH) émergente sont d’origine animale. L’avancée d’une urbanisation débridé dans les milieux tropicaux à favorisée la transitons des maladies d’origine animal aux hommes.

Le projet de réactivation de la route de la soie porté par la chine comporte plusieurs défaillances notamment au niveau sanitaire, la construction des voies ferrés qui traverseraient le Sud-Ouest asiatique pourrait devenir un vecteur de maladies parasitaires ou virales.  Dans ce contexte le concept juridique de « sûreté de la planète » commence à résonner en matière de responsabilité environnementale des états.

La nature s’est vue confrontée avant l’apparition des êtres humains à des nombreux problèmes, elle constitue donc une source d’inspiration voire des solutions aux problèmes auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés. Les forets occupent 30% des terres émergées et contiennent jusqu'à 80% de l’ensemble du carbone, ce patrimoine naturel séquestre actuellement à peu près du 19% des émissions anthropiques à l’échelle planétaire.

Le concept One Health apparu vers les années 2000 et publicité en France lors des Etats généraux du Sanitaire a été souvent relevé au langage marketing. Or, son approche systémique qui englobe hommes, animaux et tous les écosystèmes s’avère de plus en plus nécessaire  Comprendre, appréhender et valoriser le patrimoine forestier nous permettrait de faire face aux prochaines crises auxquels nous serons sûrement confrontés.

Bernard de Clairvaux ne disait pas autre chose au XIIe siècle : « Tu trouveras dans les forêts plus que dans les livres. Arbres et rochers t’enseigneront ce qu’aucun maître ne te dira. »