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Pour ces gens-là, être pauvre est une punition

Faut vous dire, Monsieur,
Que chez ces gens-là,
On n'cause pas, Monsieur,
On n'cause pas, on compte.
Jacques Brel

En 1642, Louis Le Nain peint « les repas de paysans » et immortalise une scène qui fait couler beaucoup d’encre parmi les spécialistes de l’Histoire de la pauvreté. Dans une pièce sombre, il représente l’ordre social des hommes et des femmes du XVe siècle. Depuis cette époque, les représentations de celles et ceux qui ne possèdent rien ou très peu n’ont pas beaucoup évolué. La pauvreté et le pauvre sont encore très souvent associés à l’ignorance et parfois à la saleté. Être pauvre, c’est porter avec soi la tâche d’un stigma, celui d’une mauvaise gestion de sa vie et de ses ressources.

Très souvent, la culture ambiante, celle de l’homo-economicus, promeut l’idée que seuls les individus sont responsables de leur sort. Le sociologue Denis Colombi a publié récemment un ouvrage sur la question de la pauvreté intitulé « Où va l’Argent des pauvres » ? Tout au long du livre, l’auteur étaye une réflexion autour de la difficulté à déconstruire le réflexe de stigmatisation des plus modestes.

Fréquemment, dans les repas de famille, on se demande ce que l’on ferait si l’on était riche, moins souvent ce que l’on ferait si l’on ne l’était pas. En effet, il n’est pas envisageable de devenir pauvre. À l'ère des innovations, le revenu de base est sans doute une idée disruptive pour vaincre la pauvreté et faire reculer la misère. Toutefois, il est nécessaire que les pouvoirs publics intègrent l'idée d’un revenu de base comme un outil pour sécuriser les parcours et donner du pouvoir d’agir aux citoyens, et protéger ainsi la démocratie.

Un futur souhaitable, c’est un monde sans pauvreté. Un monde sans pauvreté doit être le futur.

 

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