L’urgence climatique à l’instar de la renaissance peut nous faire découvrir et redécouvrir des nouveaux modes de vie et éventuellement de nouvelles manières d'habiter sur Terre.

La crise écologique actuelle peut être aussi le moment de revoir nos interactions avec le monde et plus largement avec ses représentations. Selon l'anthropologue Philippe Descola, la notion même de nature devrait être remise en cause. En effet, la dichotomie Nature-Culture ne fait que placer l’être humain au milieu de deux notions autour desquelles nous dessinons les contours de nos systèmes de pensée depuis le XVIIIème siècle. Parler de nature, selon cet anthropologue, implique déjà une déconnexion des Hommes avec les non-humains : rivières, montagnes et tout élément présent et non-artificiel existant sur la planète. 

De sa longue expérience auprès des peuples autochtones en Amazonie, Philippe Descola a pu en tirer plusieurs conclusions. D’abord, la pensée occidentale axée sur l’individu et la notion de propriété privée a arraché l’homme du milieu naturel pour le plonger dans un environnement artificialisé. Conséquence de cela, les écosystèmes se sont vu dépossédés d’un système de protection, à l’instar des droits humains, pour garantir sa pérennité. Ensuite, bien que des dégradations environnementales aient déjà eu lieu par le passé, aucune n’a eu l’ampleur de la crise liée au dérèglement climatique actuelle. Une autre conclusion aborde le fait de créer de nouveaux droits pour la nature. En effet, des constitutions comme celle de la Bolivie et de l’Equateur octroient des droits aux non-humains. Mais leur cadre d’action se voit limité par le flou de ces législations. Or, le cas du fleuve Whanganui est différent, car la Nouvelle-Zélande a défini un cadre juridique spécifique pour sa préservation. 

Enfin, pour Philippe Descola, une représentation des non-humains dans des instances internationales telles que l’ONU, serait aussi une solution efficace pour sauvegarder la biodiversité et les milieux naturels.