« Pour que les jours d’après soient les jours heureux ! »

Le monde d’après sera plus solidaire, plus résilient et plus démocratique, or, il n’y rien de plus dangereux qu’un faux consensus. L’histoire nous apprend que les crises conduisent rarement à une prise de conscience collective. Cette crise est d’une ampleur sans précédent en temps de paix. D’abord par ses conséquences économiques et sociales, puis par l’évidence d’une dégradation environnemental qui nous exposerai à des nouveaux épisodes sanitaires, avec la réapparition des nouveaux virus comme la COVID 19.

La crise que nous vivons aujourd’hui, d’abord sanitaire puis devenue économique et sociale, présente tous les attributs d’une crise systémique qu’il faut savoir regarder pour ce qu’elle est.

Alors comment l’ESS (économie sociale et solidaire) peut incarner le monde d’après et l’économie de demain ? La crise de 2008/ 2009 peut nous fournir les premiers éléments de réponse. Des nombreuses structures ont fait preuve de résilience lors de l’explosion de la bulle spéculative  américaine, qui s’est transformée en crise financière mondiale. Les principes propres à l’ESS, lucrativité limité, primauté donnée au collectif, lien étroit entre la création de valeur et sens du travail ont permis aux entreprises de cette autre économie ( en France et dans le monde) d’absorber le choc. Mais le contexte actuel est différent, l’ESS doit savoir se consolider dans un seul et unique courant, celle de façonner le monde de demain et créer une économie véritablement inclusive.

Cela implique de donner plus de sens et de force politique à son message, tout en le rendant plus intelligible au plus grand nombre. D’autant plus que ses concurrents lucratifs se sont lancés dans des campagnes sociales et environnementales dont les intentions sont encore à prouver (green et social - washing) et qui permettent d’interroger des notions comme celle d’entreprise « à mission ».  L’ESS doit rester exigeante dans sa conception de la démocratie et ses finalités humaines.

Parce que les temps qui viennent seront durs. Il nous faut donc donner une nouvelle dimension à l’action collective et individuelle dans et grâce à l’ESS.

Le rapport de force pour construire le monde d’après et d'ores et déjà à l’oeuvre, la transition écologique ne peut pas faire les frais de la crise et l’urgence sociale ne peut pas être sacrifiée au non de la reprise économique (paradigme de la croissance). Il en est de la sauvegarde de nos démocraties de rendre l’espace économique , sauvent cantonné au grand capital, plus accesible au plus grand nombre.

Ma conviction est que notre responsabilité consiste donc agir collectivement, non pas de manière partisane, mais de manière politique, en incarnant nos valeurs et notre vision dans le débat public, afin de nous rendre toujours plus utiles au monde.

Il va d’abord falloir voir plus loin que l’ESS, il va aussi falloir faire des choses plus grandes que nous. Il va enfin  falloir assumer une cohérence dans nos engagements.  Petits et grands acteurs , institutions et réseaux professionnels, entreprises et organisations, nous sommes tous appelés à élaborer et à partager ce projet politique, celui d’une économie plus inclusive, celui de l’ESS.

Je souhaite proposer à quiconque, citoyen engagé à titre bénévole ou professionnel, organisations et réseaux professionnels, de participer directement à l’élaboration de ce projet. Je ne me résigne pas à ce que l’ESS s’épuise dans la banalisation ou la confusion des genres.

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